Grand bol de Printemps

Cette année, nous avons eu un printemps joueur. Débuté précocement fin février avec un épisode saharien à la Mad Max, suivi d’un mois d’avril confiné, d’un mois de Mai automnale ponctué de chutes de neiges tardives et d’un début Juin caniculaire, pas toujours évident de choisir comment s’équiper. Pour nous, c’est aussi une période qui a coïncidé avec la réception de nos nouveaux VTT, puis de notre nouvelle tente. Alors on a pris un grand bol de printemps, mais pas à Paris ni à Londres : dans le Rhône, la Drôme, l’Ardèche et l’Hérault. Et j’assume mes titres dignes de mauvais polars.

Sable du Sahara, badlands et vautours

Dernier weekend de Février. Le vent du sud apporte chaleur, sable et atmosphère jaunâtre. En quelques jours, les bourgeons sortent en plaine et la neige fond en moyenne montagne. Je pars pour mon premier weekend à vélo de l’année, en cowboy solitaire dans la Drôme. de Crest au col de Soubeyrand par le défilé de Trente Pas, la forêt de Saou, les gorges de la Roanne et le rocher du Caire, une mise en jambe de 180km et 2700m de dénivelé au pays des vautours et des badlands.

Coup de froid dans le Diois

Mi-Mars, deux semaines après l’épisode Saharien. Les températures ont chuté, la neige est tombée, et nous avons reçu nos nouveaux VTT. L’occasion d’une courte boucle off-road de 40km et 800m de dénivelé dans le Diois, sur deux petites demi-journées pour tester les vélos et goûter à notre premier et dernier bivouac véritablement hivernal de l’année. La météo annonce une nuit à -11 degrés, et dès 15h nous commençons à souffrir du froid. Note pour l’hiver prochain : les pogies c’est moche, mais ça tient sûrement plus chaud que les gants de ski. Finalement, nous trouvons un endroit abrité du vent, avec une vue magnifique sur le Vercors enneigé. Avec mes deux sacs de couchage et ma doudoune, j’ai même eu trop chaud.

Pâques au balcon

Jean Castex nous annonce le troisième confinement, qui sera appliqué dès le weekend de Pâques mais avec une tolérance de quelques jours. On n’a rien compris, alors on a enfourché nos vélos et on est partis dans l’Ardèche. On a traversé des frontières régionales en nous sentant un peu contrebandiers. On a évité la foule nombreuse des gorges de l’Ardèche (comme quoi, on était pas les seuls). On a admiré les arbres déjà en fleurs, quelques jours avant « la plus grande catastrophe agricole du 21e siècle » : le gel tardif succédant au redoux précoce. Bref, on s’est rarement sentis aussi libres que pendant ces 3 jours de liberté innocents et coupables à la fois, avant le (dernier ?) confinement.

Reconfinés

Dans notre rayon de 10km, il y a deux secteurs de nature. Le grand parc de Miribel et les monts d’Or. Nous pensions connaître par cœur ces endroits. Finalement, la contrainte du confinement nous pousse à les explorer plus profondément et à les redécouvrir sous des aspects nouveaux.

Beaujolais nouveau

Fin du confinement, nous préparons notre GTMC. Quoi de mieux pour cela que de redécouvrir le Beaujolais, ce massif si proche de chez nous, lui aussi parcouru d’une Grande Traversée, la GTR. L’engagement physique et parfois technique pour cette traversée pourtant côtée aussi difficile que la GTMC nous mets la pression. Les montées abruptes suivies de descentes aux gros cailloux roulants, les pistes ravinées par l’écoulement des pluies d’orage, les sentiers cachés sous les herbes hautes que nous sommes probablement les premiers à parcourir cette année et l’inexistence de passages plats nous obligent à raccourcir grandement les étapes. Mais les lumières tamisées des sous-bois fleuris, le bourdonnement et les couleurs des insectes en pleine activité et la quasi-absence d’autres humains nous enchantent.

Prolongations

Mi-juin, les terrasses des bars à peine rouvertes sont prises d’assaut par les fans de foot pour cet Euro 2021 dont le début coïncide avec les premières grosses chaleurs. Nous nous évadons quelques jours dans le Vercors où le printemps joue les prolongations. Nuits fraîches, nature sauvage, plantes de montagnes qui semblent d’une autre planète. Ici encore nous croisons sur les chemins plus de capreolus capreolus que de sapiens sapiens. Sans parler des mouches, moustiques et autres insectes qui bourdonnent comme jamais. Le soleil se lève à 4h50 et les étoiles commencent à se faire voir vers 23h. Quelques nuages de plus et degrés de moins et on se croirait presque en Écosse ou en Alaska. Nous terminons finalement notre virée par une descente vers la vallée de la Drôme. Le temps sec nous offre une belle démonstration du gradient adiabatique, avec un degré gagné par 100m de descente, soit 7 degrés de différence en quelques minutes. Heureusement l’eau encore fraîche de la Drôme nous aide à supporter le choc thermique.

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