Portugal

La frontière entre l’Espagne et le Portugal est matérialisée par une large rivière. Il n’y a pas de pont pour la traverser, seul un bac permet de passer de l’autre côté. Le bateau part une fois par heure, ce qui donne tout son charme à cette frontière : pendant que nous l’attendons, nous contemplons l’autre rive en essayant d’imaginer comment sera le Portugal. Vue d’ici, ça n’a pas l’air très différent de l’Espagne. Pourtant, à peine débarqué le changement d’atmosphère nous saute aux yeux. Le changement de langue déjà : nous ne parlons pas portugais et la communication avec les locaux s’annonce plus compliquée. Heureusement, beaucoup de personnes de ce côté de la frontière s’expriment dans un anglais ou un français impeccable. Il faut dire que comme à Majorque, l’Algarve souffre d’un phénomène de colonisation par des retraités aisés des pays riches d’Europe, France en tête, attirés par le coût de la vie (1€ la bière…), le climat et les avantages fiscaux.

Nous avions entendu beaucoup de mal des automobilistes portugais. Il est vrai qu’après l’Espagne, où les conducteurs sont exemplaires, nous avons quelques sueurs froides. Heureusement, il suffit de s’enfoncer de quelques kilomètres dans les terres pour trouver des petites routes tranquilles et des pistes magnifiques et en très bon état. Etrangement, nous croisons plus de voyageurs à vélo sur la route littorale très fréquentée, où nous n’avons pourtant roulé qu’une dizaine de kilomètres, que sur les petites routes de l’intérieur pourtant plus belles et plus calmes. Nous nous concoctons un itinéraire en nous basant plus où moins sur le GR Via Algarviana et sur un chemin de Saint Jacques qui part de la frontière espagnole. Au programme : collines couvertes de forêts d’eucalyptus, fonds de vallées humides et grouillant de vie (grenouilles, tortues, serpents, oiseaux, chouettes…) et jolis villages. Nous avons 1 semaine devant nous et peu de distance à couvrir jusqu’à Portimao où nous rejoignent mes parents. Il fait chaud, on trouve des bars à toutes les intersections et le portugais est la plus belle langue du monde, alors nous passons nos après-midi à siroter des Sagres et des Super Bock en écoutant parler les gens le temps que la température baisse.

Nous retrouvons mes parents à Portimao. Nous passons la semaine suivante avec eux sur leur voilier. Ensemble, nous explorons la côte jusqu’à Sagres, considéré pendant longtemps comme le bout du monde par les européens du sud. Fin mai, il est temps de rentrer. Un autre voyage, plus long, nous attends.

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